Né le 21 décembre 1948 à Washington D.C., Samuel Leroy Jackson (d'où le “L.”) est élevé par sa mère et ses grands-parents à Chattanooga, Tennessee, soit au cœur de l'Amérique raciste et ségrégationniste. A la fin des années 60, il suit des études d'art dramatique au Morehouse College d'Atlanta, où il se fait aussi remarquer par son activisme virulent pour la reconnaissance des droits des Afro-Américains. Diplômé en 1972, Samuel reste à Atlanta où il travaille régulièrement dans des productions théâtrales et tourne plusieurs spots de pub. Il décroche même un premier (petit) rôle au cinéma. En 1976, après une brève apparition dans la série "Movin' On", le comédien part pour New York où il rejoint la prestigieuse troupe Negro Ensemble Company, continuant à se forger une expérience et une réputation pour son travail scénique, tout en se perdant aussi dans la drogue... Un problème qu'il mettra plusieurs années à résoudre, passant de l'alcool aux drogues les plus dures qui soient. Suivent encore quelques apparitions à la télévision avant un nouveau petit rôle, cette fois dans le fameux Ragtime de Milos Forman. Pourtant, ce n'est encore qu'un coup dans l'eau, et Samuel L. Jackson s'en retourne une nouvelle fois à la télévision, travaillant pendant deux ans aux côtés de Bill Cosby dans "The Cosby Show", avant de trouver un premier rôle mémorable à Broadway, dans la production originale de "The Piano Lesson", d'August Wilson, suivie de "Two Trains Running", du même auteur. Au cinéma, les rôles commencent bientôt à s'enchaîner, mais restent mineurs, hormis peut-être sa prestation en cible d'entraînement dans Les affranchis. Ce n'est qu'en 1991, alors qu'il a dépassé la quarantaine, que Samuel L. Jackson rencontre la renommée quand Spike Lee (qui l'avait déjà fait tourner dans School Daze, Do the right thing et Mo'better blues), lui confie le rôle de Gator, camé au crack jusqu'à la moelle dans Jungle fever. Paradoxe et ironie du sort puisque le comédien vient lui-même d'effectuer (et enfin avec succès) une cure de désintoxication au crack. Prix d'interprétation au Festival de Cannes, New York Film Critics Circle Award du Meilleur acteur dans un second rôle : la profession semble enfin faire cas de celui qui sera sacré, dans les années 90, l'acteur noir le plus célèbre de sa génération. Si Jeux de guerre lui permet de rencontrer un large public, c'est bien évidemment son personnage de tueur à gage philosophe, en tandem avec John Travolta, dans Pulp fiction qui en fait un acteur quasi-culte. Il est d'ailleurs nommé aux Oscars pour ce rôle. Enfin, Une journée en enfer, sacré blockbuster international en 1995, et le thriller Au revoir à jamais, dont il tient le premier rôle avec Geena Davis, lui permettent de passer en tête d'affiche. Il ne la quittera plus : tournant sans relâche (“Je suis devenu accroc... au travail”, avoue-t-il non sans ironie), il passe des rôles de gentils à ceux de méchants avec force suavité, et avec une régularité toute métronomique. Dévoré par un requin dans Peur bleue (comme il l'avait jadis été par un dinosaure dans Jurassic Park), éminence grise des Jedi dans le rôle du vénérable Mace Windu, pour les trois épisodes de la nouvelle trilogie de Star Wars, il reprend ensuite le rôle de Richard Roundtree dans un remake de Shaft, enquête sur l'étrange cas Bruce Willis dans Incassable, avant de se retrouver en militaire condamné pour des faits d'armes malheureux dans L'enfer du devoir. Fabriquant de drogue dans Le 51e Etat, vendeur d'assurances aux prises avec un avocat peu scrupuleux dans Dérapages incontrôlés, recruteur du FBI dans XXX, colonel aguerri dans le thriller militaire Basic, pour lequel il a retrouvé son vieux complice de Pulp fiction, John Travolta, le voici aujourd’hui en sergent rebelle dans le film d’action S.W.A.T. Unité d’élite. En attendant le tout prochain Kill Bill dans lequel le comédien campera un joueur d'orgue à l’occasion de ses retrouvailles avec Quentin Tarantino, Samuel L. Jackson continue à enchaîner les tournages avec la rage du forçat : face à Juliette Binoche dans l'Afrique du Sud de l'après-Apartheid pour le drame politique Country of My Skull, à Ashley Judd dans le polar Twisted où une fliquette réalise qu'un serial-killer traque ses ex… Il reprendra ensuite son rôle de l’agent Augustus Gibbons dans XXX2 puis reviendra sabre laser au clair pour l'ultime épisode de la saga Star Wars. Que la force (de tenir) soit avec lui !
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